Le prélèvement forfaitaire unique, instauré en 2018, n’exempte pas tous les gains financiers d’un traitement différencié selon leur origine ou leur date de détention. Certains revenus tirés de placements bénéficient encore de régimes spécifiques, parfois plus avantageux, à condition de respecter des critères précis ou de faire les bons choix déclaratifs.
À compter de 2025, plusieurs dispositifs dérogatoires seront restreints ou supprimés, modifiant significativement les stratégies d’optimisation. Des solutions existent cependant pour limiter l’impact de ces évolutions, en tenant compte des caractéristiques de chaque produit d’épargne et des nouvelles règles fiscales.
La flat tax en 2025 : ce qui change pour les épargnants et investisseurs
Depuis six ans, la flat tax, ou prélèvement forfaitaire unique (PFU), a rebattu les cartes pour la fiscalité des revenus du capital en France. Son principe n’a pas bougé : un taux global de 30 %, réparti entre impôt sur le revenu (12,8 %) et prélèvements sociaux (17,2 %). Ce dispositif concerne l’ensemble des dividendes, intérêts, plus-values mobilières et gains en cryptomonnaies. L’objectif : simplifier, quitte à rogner sur certains vieux avantages, tels que les abattements ou la fiscalité dégressive selon la durée de détention.
Il a été question, lors du projet de loi de finances 2025, d’augmenter le taux à 33 %. Finalement, la flat tax reste stable à 30 %. Les détenteurs de SCPI au sein d’un contrat d’assurance-vie continuent de profiter de ce taux, là où la détention directe bascule vers le régime classique des revenus fonciers. Les livrets réglementés (Livret A, LDDS) demeurent totalement exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux, une rareté dans le paysage fiscal.
Côté cryptomonnaies, les règles se sont durcies : les échanges entre actifs numériques restent hors radar, mais tout retrait en euros ou achat d’un bien déclenche la fiscalité. La loi de finances 2023 a précisé les obligations déclaratives, renforçant le suivi des transactions et l’attention portée par l’administration fiscale.
La flat tax France s’impose donc comme référence. Pourtant, son poids dépend du type de placements choisis et de la configuration du patrimoine. Répartir ses revenus de capital et analyser chaque support devient indispensable pour préparer les évolutions à venir de la fiscalité en 2025.
Faut-il vraiment chercher à éviter la flat tax ? Points clés pour bien décider
Se demander s’il faut contourner la flat tax, c’est d’abord s’obliger à un diagnostic personnel. Le prélèvement forfaitaire unique (PFU), à 30 %, a beau offrir rapidité et simplicité, il n’est pas toujours plus avantageux que le barème progressif. Les foyers faiblement imposés, dont la tranche marginale d’imposition (TMI) se situe sous les 12,8 %, ont tout intérêt à étudier l’option du barème. À la clé, la récupération de l’abattement de 40 % sur les dividendes.
Voici les principales solutions à envisager selon votre profil et vos objectifs :
- Le PEA (Plan d’épargne en actions) offre une exonération d’impôt sur le revenu après cinq ans, seuls les prélèvements sociaux restent dus au dénouement.
- L’assurance-vie, au-delà de huit ans, accorde un abattement annuel (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple) avec une taxation réduite : 7,5 % jusqu’à 150 000 € de versements, puis 12,8 % au-delà.
- La création d’une société (SASU, SARL, holding) permet de soumettre certains gains à l’impôt sur les sociétés, stratégie pertinente pour d’importants volumes de plus-values.
Sur le terrain des moins-values, l’imputation sur des plus-values de même nature s’étale parfois sur dix ans pour les titres mobiliers. Les gains issus des cryptomonnaies relèvent du PFU, sauf échange entre cryptos ou pour des montants annuels en dessous de 305 euros. Quant à la donation-cession, elle peut alléger la fiscalité sur les plus-values dans un cadre familial, à condition de respecter les règles précises du fisc.
Composer avec l’option pour le barème progressif, le PEA, l’assurance-vie, la société ou la donation-cession suppose d’ajuster la stratégie selon ses revenus, la durée de détention prévue et ses projets patrimoniaux. N’oubliez pas la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CDHR), qui se rajoute pour les contribuables les plus aisés. Il faut donc trier ses revenus (dividendes, intérêts, plus-values) avant de prendre une décision.
Solutions concrètes pour optimiser sa fiscalité et réduire l’impact de la flat tax
Optimiser la fiscalité des revenus du capital ne se limite pas à appliquer des recettes généralistes. Les enveloppes fiscalement avantageuses restent de solides alliées. Par exemple, le PEA permet, après cinq ans, de sortir des gains sans impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux sont dus. Quant à l’assurance-vie, elle accorde, au bout de huit ans, un abattement annuel avant que s’applique le taux réduit. Ces produits sont incontournables pour qui souhaite réduire la flat tax sur ses dividendes, intérêts ou plus-values mobilières.
Pour les profils plus expérimentés, la création d’une structure sociétaire (SASU, SARL, holding) ouvre la voie à une imposition à l’impôt sur les sociétés. Ce montage devient pertinent pour de fortes plus-values, y compris sur des actifs numériques. Par ailleurs, il faut déclarer systématiquement les moins-values (formulaire 2086 pour les titres) pour pouvoir les imputer sur des gains de même nature jusqu’à dix ans. Sur le plan des cryptomonnaies, la fiscalité ne s’applique qu’à la conversion en euros ou à l’achat de biens, pas lors des simples échanges entre cryptos. Les cessions inférieures à 305 euros restent hors d’atteinte du fisc.
Pour ceux qui souhaitent fiabiliser leur déclaration fiscale sur les plus-values crypto, des outils comme CoinLedger ou Waltio simplifient la gestion et l’automatisation du suivi. Il est aussi possible de déduire les frais de transaction du prix de vente lors du calcul des gains imposables. Attention à bien déclarer tout compte d’actifs numériques (formulaire 3916) : la réglementation européenne (loi MiCA) resserre la pression dès 2024. Enfin, la donation-cession complète la palette des stratégies, en particulier pour les transmissions familiales, à condition de respecter à la lettre les délais fiscaux.
Anticiper, arbitrer, choisir ses supports avec discernement : voilà ce que la flat tax impose à ceux qui veulent rester maîtres de leur fiscalité. Face à un environnement mouvant, seuls les investisseurs informés tireront leur épingle du jeu.